Cérémonies Chamaniques d’Ayahuasca, Peyotl et Champignons. Voyages chez les Chamans du Pérou et du Mexique et la Voie de la Connaissance du Chamanisme des Tribus Indigènes.

Bonjour, je m’appelle Aleksei. Cela fait plus de 6 ans que j’étudie les traditions chamaniques authentiques des tribus indigènes du Pérou et du Mexique. Au cours de cette période, j’ai participé à environ 130 cérémonies chamaniques. La plupart étaient des cérémonies d’Ayahuasca¹ au Pérou, dans la tradition des indigènes Shipibo. Je les ai combinées avec des diètes chamaniques² impliquant d’autres plantes puissantes de l’Amazonie. J’ai également participé au Mexique à des cérémonies de Peyotl³ dans la tradition des indigènes Huichol, à plusieurs cérémonies de champignons⁴ dans la tradition de la tribu Mazatèque, et au bain indigène Temazcal⁵. De plus, j’ai pris part à certains rites du chamanisme sibérien avec des personnes qui s’efforcent de restaurer ces traditions.

À un moment donné, j’ai compris qu’il était temps de partager mes connaissances et mon expérience avec d’autres, et j’ai écrit cet article. Je vais expliquer ce qu’est l’Ayahuasca et comment elle agit, ce qu’est le chamanisme, qui sont les chamans et pourquoi il est important de participer aux cérémonies d’Ayahuasca uniquement avec des chamans authentiques. Je partagerai ce que j’ai personnellement rencontré dans mes voyages chamaniques et comment cela a influencé ma vie. L’un de mes motifs est de mettre en garde contre les risques sérieux pour les personnes intéressées par les cérémonies chamaniques avec l’Ayahuasca, le Peyotl, le San Pedro, l’Iboga, certaines autres plantes et champignons. Peut-être que mes connaissances aideront quelqu’un à comprendre ce sujet, à s’orienter et à trouver son propre chemin.

De plus, on me demande souvent pourquoi je fais tout cela, pourquoi j’ai participé à tant de cérémonies, et ce texte sera aussi une réponse à cette question 🙂.

Dans cet article, j’exprime mon point de vue personnel. Je tiens à souligner que ce texte a été traduit du russe, ma langue maternelle, vers le français. Par conséquent, certains termes et concepts peuvent ne pas être parfaitement rendus dans cette traduction, et certains détails et nuances peuvent avoir été perdus. À l’avenir, je prévois de faire appel à un traducteur professionnel pour obtenir une traduction de meilleure qualité. Si vous souhaitez soutenir mon travail et contribuer à la création de traductions de meilleure qualité de mes publications, vous pouvez faire un don ; les détails sont disponibles sur la page FAIRE UN DON.

En bref, qu’est-ce que l’Ayahuasca, les diètes chamaniques, le Peyotl, les champignons sacrés et le Temazcal.

Comment j’en suis arrivé là et ce que les pratiques chamaniques m’ont apporté.

Pour commencer, je vais expliquer comment je suis arrivé au chamanisme. J’avais deux motivations principales.

• Premièrement, depuis mon enfance, je ressens un intérêt pour la connaissance et le développement personnel. Je voulais comprendre qui je suis, découvrir le sens de mon existence et comprendre le monde qui m’entoure. J’avais beaucoup de questions auxquelles je cherchais des réponses dans diverses sources, lisant divers ouvrages scientifiques, psychologiques et même ésotériques, et en essayant différentes pratiques psychologiques, spirituelles et mystiques trouvées dans des livres et sur Internet. Mais ces recherches ne m’ont pas donné les réponses que je cherchais. Je m’enthousiasmais un moment pour une idée ou une pratique, mais elle ne me menait pas au résultat souhaité. Et je continuais à chercher…
• Deuxièmement, j’avais un certain nombre de problèmes psychologiques et de difficultés de vie qui assombrissaient ma vie, et je cherchais des moyens de les résoudre. Je voulais améliorer ma vie.

En lisant un livre, j’ai découvert que des chamans vivent en Amérique du Sud et qu’ils mènent des cérémonies sacrées avec l’Ayahuasca. Je ne me souviens plus du titre de ce livre ni de son contenu général, mais la brève mention du chamanisme tribal indigène m’a marqué. Au cours des années suivantes, j’ai appris un peu plus sur ces traditions et j’ai même participé à certains rites du chamanisme sibérien. Et bien sûr, j’avais le désir de participer à une véritable cérémonie d’Ayahuasca. Mais pendant longtemps, je n’étais pas prêt pour un tel voyage lointain (je parle ici du voyage physique de mon pays au Pérou ainsi que de l’expédition chamanique dans mon monde intérieur).

Après un certain temps, j’ai traversé une crise majeure dans ma vie. J’avais accumulé de nombreux problèmes auxquels je ne pouvais pas faire face avec les méthodes qui m’étaient accessibles. Mon état psychologique était très dépressif et sombre. Je ressentais une grande impasse et ne savais pas dans quelle direction aller. Cette période difficile est alors devenue pour moi l’impulsion décisive pour chercher des chamans et entreprendre un voyage au-delà de l’océan, vers le lointain Pérou. Je voulais désespérément changer ma vie et je croyais que l’Ayahuasca et les chamans pouvaient m’aider. Et ils l’ont fait.

Dès ma première cérémonie d’Ayahuasca, j’ai ressenti que j’avais enfin trouvé ce que je cherchais. Lors de mes voyages chez les chamans du Pérou et du Mexique, j’ai obtenu des réponses très profondes, concrètes et claires à toutes mes questions. J’ai découvert par ma propre expérience ce qui m’intéressait tant. Je n’ai pas lu cela quelque part ni entendu de quelqu’un d’autre, j’ai tout vu moi-même. J’ai compris les véritables raisons de ma crise de vie, de mes problèmes et de mes tourments intérieurs. Pourquoi ma vie s’est déroulée de cette façon et comment cela pouvait être corrigé.

Avec les chamans, j’ai fait un travail considérable sur moi-même. En conséquence, j’ai acquis dans ma vie future un état beaucoup plus conscient, clair et émotionnellement stable, et j’ai appris à le maintenir. J’ai résolu un certain nombre de problèmes psychologiques graves que je ne pouvais pas résoudre par d’autres méthodes plus traditionnelles (comme la psychanalyse, la psychothérapie, l’hypnose régressive, entre autres). Ma santé physique s’est améliorée et j’ai appris à la renforcer et à la maintenir. Mes relations avec les gens se sont améliorées, et mon cercle social a changé et considérablement élargi. J’ai défini clairement mes objectifs et priorités dans la vie. J’ai compris ce que je voulais vraiment, j’ai ressenti mes désirs authentiques et non ceux imposés par d’autres personnes et par la société en général. J’ai compris ce qui est vraiment important et précieux pour moi dans la vie, et ce qui n’a aucune importance. J’ai choisi de nouveaux repères et un nouveau chemin de vie.

Je suis devenu une personne plus heureuse et plus libre, j’ai appris à apprécier davantage la vie, à profiter de ses moments, de sa beauté, à valoriser mes proches et mon temps. Les cérémonies chamaniques m’ont appris à voir le monde et les gens différemment, à penser plus clairement, et elles m’ont ouvert les yeux sur de nombreux aspects de la vie. J’ai commencé à voyager davantage et j’ai même déménagé dans un autre pays. J’ai compris que le pays où je suis né et où j’ai vécu la majeure partie de ma vie ne me convenait plus pour une existence paisible et libre. Et le processus de changement continue encore aujourd’hui. À chaque nouveau voyage chez les chamans, quelque chose de nouveau m’est révélé. Je ne cesse de m’émerveiller devant la puissance des cérémonies chamaniques authentiques. Elles m’aident à trouver des réponses à de nouvelles questions et à faire face aux nouveaux défis et épreuves qui surviennent inévitablement dans la vie.

Je tiens également à mentionner que la communication avec les personnes qui viennent aussi voir les chamans est devenue importante et précieuse pour moi. J’y ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes. Chacun d’entre eux m’a montré quelque chose et m’a appris quelque chose, ce pour quoi je leur suis reconnaissant. J’apprécie également beaucoup les conversations après les cérémonies communes; elles sont souvent vraiment sincères, profondes et authentiques. Je tiens particulièrement à mentionner et à remercier ma chère amie Sasha, avec qui nous avons beaucoup partagé et beaucoup appris l’un de l’autre… Et je remercie aussi les personnes qui m’ont aidé à déménager dans un autre pays (je les ai également rencontrées là-bas).

Qu’est-ce que le chamanisme ?

Le chamanisme est une pratique ancienne d’accès à des états de conscience modifiés, dans lesquels une personne est capable de voir et de comprendre bien plus que dans sa vie quotidienne. De percevoir le monde tel qu’il est réellement et d’influencer sa vie, celle des autres et le monde qui l’entoure par la puissance de sa conscience. Le chamanisme peut être décrit comme un système de connaissances pratiques sur la nature de notre conscience, la nature humaine et la société, la structure de notre monde et de l’univers en général. De plus, c’est l’art d’établir un lien particulier avec la nature vivante, les esprits purs de la nature et ses ancêtres.

Le chamanisme tribal authentique a toujours eu une orientation pratique, aidant à résoudre des problèmes complexes, enseignant la sagesse et la conscience, transformant la vie des gens pour le mieux, et offrant la capacité de voir la réalité telle qu’elle est vraiment. Son émergence et son développement ont été motivés par les besoins naturels de l’homme à se connaître lui-même et le monde, ainsi qu’à résoudre divers types de problèmes pratiques :

• survivre et se reproduire avec succès,
• avoir un corps sain et vivre longtemps,
• guérir la maladie et soulager la douleur,
• réussir une chasse et récolter une bonne moisson,
• protéger soi-même, ses proches et ses biens,
• retrouver ce qui est perdu,
• améliorer les relations entre les gens et résoudre les conflits.

Les anciennes traditions chamaniques, dont la transmission directe n’a pas été interrompue et qui nous sont parvenues dans leur forme originelle, sont appelées authentiques. Elles se sont formées depuis des temps très anciens, à travers de nombreuses générations de personnes. Un immense volume de connaissances et d’expériences humaines a été accumulé, ce que les gens ont découvert et compris au cours de nombreuses vies humaines, transmis de génération en génération pendant des milliers d’années, d’enseignants à élèves.

Le chamanisme a existé chez de nombreux peuples de la Terre. Malheureusement, à ce jour, la plupart des peuples ont déjà oublié leurs traditions chamaniques, perdant en chemin ces connaissances inestimables. Ce que l’on appelle « chamanisme » dans notre monde n’a guère de rapport avec le véritable chamanisme authentique. Le plus souvent, ce n’est qu’une imitation, sans réelle puissance. Cependant, dans certaines régions de notre planète, l’authentique subsiste encore. Et je suis très heureux d’avoir eu la chance de le rencontrer.

Le Travail des Chamans et des Guides. Sur la triste situation des cérémonies d’Ayahuasca, des charlatans et des brujos.

Je ressens une certaine responsabilité lorsque je parle de chamanisme aux gens. Avant de passer à une description détaillée de mon expérience personnelle dans les cérémonies chamaniques, je vais parler du rôle des Chamans et des Guides. Je vais essayer d’expliquer la différence clé entre l’utilisation des plantes de pouvoir dans le chamanisme authentique et toutes les autres formes d’utilisation — dans les jeux de chamanisme et ses imitations, dans le psychédélisme, dans les expériences individuelles. Je suis absolument convaincu qu’il est dangereux d’utiliser ces plantes sans un véritable chaman. Et les gens ne sont souvent pas conscients de ce danger, ils le prennent avec une légèreté extrême. Ils ne réalisent pas à quel point tout cela est sérieux et avec quoi ils entrent en contact.

Et surtout ces dernières années, l’Ayahuasca devient de plus en plus populaire. Les cérémonies intéressent un grand nombre de personnes, et cela est devenu une mode dans le tourisme psychédélique. Des milliers de personnes dans divers pays se lancent dans la conduite de « cérémonies chamaniques », et Internet regorge d’offres et de sites de centres de guérison chamaniques. Cependant, la tragédie de cette situation réside dans le fait que seul un véritable chaman peut mener une cérémonie chamanique sûre et complète. Parmi les milliers de personnes qui organisent des « cérémonies » avec des plantes et des champignons, seuls quelques-uns ont suivi une formation complète de plusieurs années et sont capables de faire ce travail à un niveau professionnel. Malheureusement, les personnes qui prétendent être des chamans ne sont pour la plupart pas du tout formées, ne sont pas de vrais chamans et ne possèdent pas les connaissances et l’expérience considérable nécessaires pour accomplir ce travail complexe.

De plus, le chamanisme authentique est par nature toujours lié à des lieux spécifiques. L’Ayahuasca est liée à la terre sur laquelle elle pousse, aux esprits des jungles locales, et ce n’est que dans son environnement naturel qu’elle a une véritable puissance. Il est impossible de l’extraire et de l’exporter de l’Amazonie vers une autre région. Pourtant, dans presque chaque pays, on peut trouver des offres pour participer à des cérémonies et retraites — Ayahuasca aux États-Unis, en Ukraine, en Biélorussie, au Kazakhstan, en Russie, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Allemagne, en Turquie, Ayahuasca à Bali. Et l’offre de participer à une cérémonie dans l’un de ces pays est un signe clair et infaillible que ces cérémonies ne seront pas authentiques. Tout comme les « chamans » qui les dirigent. Les chamans authentiques ne voyagent pas dans le monde entier pour proposer cela à tous ceux qui le souhaitent. Ce sont des personnes très différentes avec des motivations très différentes, éloignées du véritable chamanisme.

Qui est le Chaman (curandero), et son rôle dans une cérémonie chamanique.

Le chaman est un guérisseur professionnel (au Pérou, les chamans sont appelés curanderos), une personne qui a maîtrisé l’ancien art chamanique, possède une connaissance approfondie de la médecine chamanique, sait guérir les gens et diriger des cérémonies chamaniques complètes. Les chamans savent travailler avec les plantes médicinales, maintiennent un lien profond avec la Nature, et sont capables de communiquer et de travailler avec ses esprits (dont je parlerai plus en détail plus tard). Il est très important de comprendre que le travail chamanique n’est pas une croyance en des forces surnaturelles, mais une pratique, une immersion réelle et tangible dans son monde intérieur et une interaction avec l’énergie intelligente du monde qui nous entoure, permettant de recevoir des connaissances, de l’aide et du soutien. Pour moi, un véritable chaman est celui dont le travail a des résultats visibles et tangibles.

Conduire une cérémonie est un travail très complexe et responsable. Cela nécessite une grande sensibilité, de la concentration et du dévouement, ainsi que des compétences particulières qui se développent au fil des années et des décennies grâce à des pratiques spéciales, des diètes chamaniques et divers types d’épreuves. Les chamans savent ouvrir correctement et en toute sécurité l’espace de la cérémonie, protéger cet espace et chaque participant, amener les gens dans un état de transe chamanique, leur montrer le chemin dans cet espace et les guider, effectuer un travail de guérison profond, et ramener les gens dans le monde habituel à la fin de la cérémonie. Le curandero perçoit et ressent profondément chaque participant à tout moment, il les guide et les aide. Tous les participants sont dans un champ commun et sous la protection du chaman.

Les chamans savent comment aider les gens dans diverses situations de la vie, ils voient l’histoire de vie de chaque personne et de sa lignée, et comprennent profondément les relations de cause à effet dans la vie des gens. Ils voient et savent ce qui doit être guéri et corrigé pour que la personne se comprenne et se sente mieux, et comment lui montrer le meilleur chemin dans la vie. Grâce à de magnifiques chants chamaniques (icaros), les chamans travaillent avec les gens, ouvrant leur conscience et les accompagnant dans l’état de transe chamanique (à la fin de l’article, je laisserai un lien vers une chaîne Telegram où je partagerai quelques enregistrements). Les curanderos transmettent une intention pure d’aider les gens, pour que tout le négatif s’en aille, que la douleur et la tristesse disparaissent, et que les gens vivent une guérison profonde, physique et émotionnelle.

Il est important de comprendre que c’est avant tout le travail du chaman qui a de l’importance, et non la consommation de plantes ou de champignons sacrés. Dans le chamanisme amazonien, la boisson Ayahuasca est utilisée pour plonger les participants dans la transe, mais c’est le chaman qui effectue le travail de guérison avec les gens. Si l’on regarde de plus près le processus, on peut voir que les plantes elles-mêmes font aussi un grand travail, mais leur puissance est révélée par le chaman. Les plantes (comme les humains et d’autres êtres vivants) ont à la fois un corps et un esprit. La boisson Ayahuasca peut être considérée comme le corps des plantes, leur manifestation physique, préparée à partir de lianes et de feuilles. Les esprits de l’Ayahuasca et de la Chakruna (ces deux plantes font partie de la boisson) doivent être correctement et respectueusement invités à la cérémonie pour qu’ils viennent travailler avec les gens. Si vous buvez simplement la boisson, sans la composante spirituelle et sans le travail du chaman, cela ne fonctionnera pas correctement; ce sera un voyage incontrôlé et dangereux dans l’inconscient. De plus, en plus de l’Ayahuasca et de la Chakruna, le curandero connaît et utilise de nombreuses autres plantes, et invoque divers esprits qui participent également à la cérémonie.

Avertissement sur les dangers. Sur la psychédélie, les charlatans et les brujos. Quelques mots sur la thérapie psychédélique.

Seul un chaman bien formé peut mener une véritable cérémonie d’Ayahuasca, et surtout, une cérémonie utile et sûre (de même pour le Peyotl et certaines autres plantes et champignons). L’utilisation des plantes de pouvoir est une intervention sérieuse dans le monde intérieur de la personne, dans ses processus psychiques, dans son chemin de vie et son destin.

Malheureusement, la plupart des personnes qui souhaitent participer à des cérémonies ne rencontrent pas de vrais chamans et n’en rencontreront probablement jamais. Ce sujet est entouré d’une incroyable quantité de fausses informations et de personnes incompétentes, de nombreux charlatans et imitateurs, et de beaucoup de contenu absolument vide. En surface, toute cette activité peut paraître assez exotique, belle et inoffensive (beaucoup repose sur l’impression extérieure), des retraites dans de nombreux pays du monde, des « chamans » indigènes et des centres « chamaniques ». Mais si l’on regarde plus profondément – dans la plupart des cas, cela n’a aucune réelle puissance de guérison, cela embrouille les gens et les éloigne de leur meilleur chemin, et dans certains cas, cela mène aux conséquences les plus tristes.

Pourquoi en est-il ainsi ? Les raisons sont multiples, mais pour l’instant, j’en mentionnerai deux :

• Premièrement, la partie visible des pratiques chamaniques (l’utilisation de champignons et de plantes, le chant des chansons chamaniques, l’utilisation des accessoires et vêtements chamaniques, le battement de tambour, etc.) est très facile à reproduire et à imiter, créant une illusion de connaissance. Mais dans le chamanisme, ce n’est pas la forme extérieure qui est importante, mais bien l’essence intérieure du travail chamanique. La majeure partie de ce travail est invisible pour l’observateur extérieur, car elle est effectuée… dans le monde spirituel, au niveau énergétique subtil. Les personnes qui ne voient pas et ne comprennent pas ce travail, et n’ont aucun repère sur ce à quoi cela ressemble, peuvent facilement être impressionnées et induites en erreur. Cela doit être ressenti, vu et compris, mais il est impossible de le transmettre par des mots. La plupart des personnes en quête n’ont aucune idée de ce qu’est un véritable chaman et à quoi ressemble réellement son travail. Elles n’ont tout simplement pas de point de référence.
• Deuxièmement, ces plantes et champignons modifient fortement l’état de conscience lorsqu’ils sont consommés. Si une personne boit de l’Ayahuasca, mange du cactus Peyotl ou San Pedro, ou des champignons psilocybine, il est très probable qu’elle vive une expérience mystique et psychédélique intense. Pendant le processus, des visions éclatantes et des sensations inhabituelles peuvent survenir ; la personne peut voir et comprendre des choses, ce qui lui laisse une forte impression. En fait, beaucoup de gens s’intéressent à la psychédélie, c’est-à-dire à la consommation de psychédéliques végétaux et synthétiques. Certains le font pour le plaisir, d’autres sous le couvert de cérémonies chamaniques. Mais cela n’a rien à voir avec le chamanisme authentique.

Les chamans ne passent pas des années à apprendre à guérir les gens et à diriger des cérémonies pour rien. C’est un travail responsable qui nécessite une préparation sérieuse et prolongée. La participation à des cérémonies avec des charlatans, la psychédélie, et les expériences en solo mènent souvent à des conséquences négatives. Oui, cela peut être une expérience positive et intense, d’où l’on peut tirer des enseignements. Mais souvent, sous l’impression forte d’un trip psychédélique, les gens tombent dans l’illusion, tirent des conclusions erronées, et ne sont pas capables de suivre les conséquences réelles, surtout à long terme. Dans les scénarios les plus négatifs, on peut vivre une expérience extrêmement traumatisante et gâcher son chemin de vie (beaucoup dépend de l’état mental, de la dose, de l’environnement, et d’autres facteurs). Sans chaman, le processus de transe est incontrôlable, et dans cet état, il est facile de perturber le cours normal de ses processus psychiques internes. Des effets secondaires graves sont possibles, surtout si l’on s’y engage longtemps : problèmes de santé physique, attaques de panique, troubles mentaux et perturbation de la vie quotidienne. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à la fin du chemin de vie d’une personne, par suicide ou accident. Je connais plusieurs histoires de ce genre.

De plus, d’après mes observations, les personnes qui consomment des psychédéliques ont tendance à se détacher de la réalité et à plonger dans un monde imaginaire, qui peut leur paraître absolument réel. Par exemple, une personne peut sincèrement commencer à se considérer comme un chaman et un guide de l’esprit de l’Ayahuasca, qui apprend des anges, combat les démons et aide les autres. Mais en réalité, ce ne sont que des fantasmes, et tout cela se passe uniquement dans l’imaginaire. En revanche, les véritables cérémonies ramènent les participants à la réalité et les aident à en apprendre davantage sur ce monde, s’ils le souhaitent et sont prêts. On vient aux cérémonies pour se voir, voir les autres et ce monde tels qu’ils sont vraiment, avec toutes leurs facettes sombres et peu reluisantes…

En général, les gens viennent au chamanisme avec divers motifs, et ils ne sont pas toujours purs. Certains viennent pour simplement gagner de l’argent sur un thème « à la mode ». Bien sûr, il est tout à fait naturel de recevoir une compensation pour son travail, si l’on sait le faire. Mais les charlatans induisent les gens en erreur, profitent de leur crédulité et les mettent en danger. Toutefois, cela ne se fait pas toujours de manière intentionnelle et consciente. Il y a des personnes qui s’intéressent sincèrement au chamanisme, veulent apprendre et aider les autres, mais ne trouvent pas de maîtres authentiques et se retrouvent avec des charlatans, puis deviennent eux-mêmes des charlatans. Il se peut que mon article aide certaines de ces personnes à trouver un meilleur chemin.

Avec le temps, de plus en plus de gens se disent chamans, alors qu’ils n’ont jamais vu de vrais chamans. Ces personnes n’ont tout simplement pas les compétences et l’expérience nécessaires pour travailler avec les plantes, pour rendre le processus sûr, sans parler de réaliser un véritable effet de guérison que l’on peut obtenir lors d’une vraie cérémonie. De plus, beaucoup de ceux qui se présentent comme chamans, guérisseurs, guides, ou autre, sont capables de donner l’impression d’être des personnes lumineuses, gentilles, informées et sincères, agréables dans la communication, se rendant sympathiques et montrant de l’assurance. Mais cela ne dit rien de leur véritable niveau de connaissances et de compétences. Souvent, ils utilisent simplement des manipulations assez basiques.

Un autre danger pour les chercheurs d’expériences chamaniques est celui des brujos, qui peuvent utiliser l’Ayahuasca et d’autres plantes non pas pour guérir, mais pour nuire, tromper et manipuler les gens à leur profit, s’emparer de leurs énergies vitales et ressources. Cela est parfois appelé « magie noire », et c’est assez insidieux et dangereux. L’existence de cette magie peut s’expliquer par la capacité à influencer les processus psychiques dans la conscience des gens. Les chamans et les brujos savent comment faire cela. Mais la façon dont ce savoir est utilisé dépend de la personne. Les chamans guérisseurs utilisent ces connaissances pour aider, guérir, libérer de la douleur, des peurs et des soucis. Les brujos, eux, pour leurs sombres desseins. Je connais plusieurs histoires où des contacts avec des brujos et une chaîne d’événements sombres qui en a suivi ont simplement détruit la vie d’une personne. Dans certains centres « chamaniques » bien connus au Pérou, ce sont des brujos qui travaillent, et les gens les consultent sans le savoir.

Il est donc difficile de distinguer un chaman d’un charlatan ou d’un brujo sans connaissances spécifiques et repères fiables. J’ai vu des gens qui, même lors de cérémonies avec de vrais chamans, prenaient peur (j’ai moi-même vécu de nombreuses expériences effrayantes), pensant que le chaman voulait leur nuire, leur prendre quelque chose ou les influencer négativement. Mais ces gens faisaient face à ce qui se trouvait en eux, leurs peurs et leurs inquiétudes, leur contenu intérieur, et non à ce qui se passait réellement. Il y a aussi des cas inverses, où des gens fréquentent des charlatans pendant longtemps et pensent sincèrement qu’ils les aident. Ils se retrouvent alors piégés, et il est difficile de s’en libérer. Il y a aussi certains « chamans » populaires et renommés qui sont en réalité des brujos. Souvent, ce sont des personnes qui savent exercer une forte influence sur les autres, possèdent un don de suggestion développé, et utilisent ce don pour s’enrichir, obtenir du pouvoir, ou pour des affaires criminelles.

Sur les organisateurs de cérémonies et les guides dans le monde du chamanisme.

Dans les voyages vers les chamans, en plus des chamans eux-mêmes, les guides-organisateurs jouent un grand rôle. Comme pour les chamans, il n’y a que quelques vrais guides professionnels et chercheurs qui ont consacré de nombreuses années à l’étude des traditions, qui peuvent organiser correctement des cérémonies chamaniques (en respectant toutes les règles et principes de la tradition chamanique) et vraiment aider les gens. Il est important de parler d’eux dans mon récit.

Je considère que le travail des guides (tout comme celui des chamans) est très important, même s’il peut sembler simple au premier abord. L’un des aspects essentiels de leur travail (lorsqu’il s’agit de chamans des tribus indigènes) est d’organiser correctement la rencontre entre les chamans et les personnes qui viennent les voir. Les chamans indigènes sont nés dans un autre monde, beaucoup plus simple que le nôtre. Ils se sont développés dans un environnement de vie complètement différent de celui que nous connaissons, nous, les gens de la civilisation moderne. En travaillant avec nous, les chamans s’affaiblissent progressivement et perdent leur pouvoir chamanique. Il est donc crucial de créer les bonnes conditions et un espace protégé pour le travail chamanique, afin que les chamans puissent travailler à pleine puissance et préserver leurs capacités plus longtemps, et que les participants aux cérémonies puissent vivre des expériences enrichissantes et résoudre leurs problèmes. Cela demande beaucoup d’efforts.

Un autre aspect important est le travail chamanique et psychologique avec les participants avant, pendant, et après les cérémonies. Le chamanisme est avant tout une aide et une guérison, et les gens viennent aux cérémonies avec leurs problèmes, leurs douleurs, leurs maladies, et leurs fardeaux intérieurs. Il est crucial que chacun reçoive de l’aide et du soutien. Il ne suffit pas d’organiser l’hébergement, la nourriture et les cérémonies elles-mêmes. Une véritable aide nécessite de s’impliquer dans les processus internes des gens, leurs questions, leurs problèmes et leurs maladies. Une seule cérémonie puissante, et encore plus un cycle de cérémonies, peut changer la vision du monde d’une personne et ses idées sur la vie. Accompagner correctement les gens dans ce processus de transformation est un travail particulier et une très grande responsabilité.

Les cérémonies chamaniques développent la sensibilité aux gens, la capacité de voir et de ressentir finement. Elles donnent des connaissances sur la manière d’aider réellement les gens à surmonter leurs problèmes. Les guides utilisent activement ces connaissances et compétences dans leur travail. Ils participent aux cérémonies avec les participants, veillent sur tous et assistent les chamans. En dehors des cérémonies, ils apportent un soutien psychologique aux participants à travers la communication. Les mots, s’ils sont justes et dits au bon moment, possèdent une grande puissance. Ils peuvent soutenir et aider une personne dans sa situation de vie, et l’aider à prendre des décisions importantes.

En outre, les événements vécus dans la transe chamanique sont interprétés par les participants à travers le prisme de leurs expériences passées, leurs perspectives, leurs pensées et idées, leurs espoirs et fantasmes. Cela conduit souvent à des conclusions erronées. Un guide expérimenté, qui parle la même langue, aide à comprendre ce qui s’est passé lors de la cérémonie, à interpréter correctement l’expérience et à l’intégrer dans la vie quotidienne. Seule la pratique permet de distinguer ce que l’on voit réellement dans la cérémonie et d’où cela provient, ce qui est réel et ce qui n’est qu’une pensée, un désir, une imagination ou une interprétation erronée. En plus de la communication, les sorties dans la nature, dans de beaux endroits naturels, aident beaucoup dans le processus de transformation intérieure. C’est là que le travail profond se poursuit. La nature, surtout après une expérience chamanique puissante, peut nous montrer beaucoup et nous remplir de sa force.

Il est également important de comprendre qu’il est pratiquement impossible de trouver un véritable chaman authentique par soi-même dans la situation actuelle. Les chamans, avant tout, sont des personnes ordinaires, chacune avec son propre caractère et ses particularités, ses côtés clairs et sombres. Comme tout autre être humain, un chaman peut être malade ou traverser des tragédies de vie. Pour diverses raisons, même un chaman expérimenté et puissant par le passé peut réduire la qualité de son travail et même perdre complètement son pouvoir chamanique. Un guide expérimenté sait et ressent avec quels chamans organiser des cérémonies chamaniques et mener un travail de qualité.

Comme je l’ai déjà écrit, j’ai eu une chance incroyable avec les guides dans le monde du chamanisme. Ces personnes ont une immense expérience de travail avec les chamans et les plantes médicinales, et elles sont sincèrement engagées à préserver le chamanisme et à aider les gens. Elles protègent et soutiennent les chamans restants et leurs familles. Elles m’ont montré le chamanisme, m’ont beaucoup aidé, m’ont appris beaucoup, sont devenues mes amis, et pour tout cela, je leur suis très reconnaissant.

Que se passe-t-il lors des véritables cérémonies d’Ayahuasca, de Peyotl et de champignons ? La valeur pratique de cette expérience.

Avant tout, une véritable cérémonie chamanique avec des plantes de pouvoir est un voyage dans son monde intérieur, une rencontre avec soi-même et son contenu intérieur, ses bonnes et mauvaises actions, une compréhension très profonde de soi, de son histoire personnelle, de ses objectifs et désirs, de ses forces et faiblesses.

Je peux aussi dire que les cérémonies sont une immersion dans la réalité spirituelle et énergétique de notre monde, habituellement cachée de nous, mais à laquelle on peut accéder dans un état de méditation profonde ou de transe chamanique. En tant que personne qui travaille dans l’informatique dans la vie de tous les jours, j’ai souvent comparé les pratiques chamaniques à Internet. Je vois cela comme un « internet biologique », une connexion spéciale avec tout ce qui vit. C’est une chose étonnante, quand dans la cérémonie s’ouvre un espace où, comme sur Google, on peut poser n’importe quelle question et obtenir une réponse détaillée. Dans cet état, un immense volume d’informations devient accessible sur soi et sa famille, sur les autres personnes, sur la nature et le monde, l’histoire de l’humanité et la structure de l’univers. Mais il est important d’apprendre à s’orienter dans ce flux d’informations, à poser les bonnes questions et à interpréter correctement les réponses. C’est une compétence qui vient avec la pratique. Et parfois, les réponses sont telles que leur signification n’est comprise qu’après des années…

En général, la gamme d’états, de sensations et d’émotions, et ce que l’on peut voir, entendre, vivre et apprendre dans les cérémonies chamaniques authentiques est incroyablement variée. Ce que cela devient pour une personne, ce qu’elle retire de bénéfique et de précieux de cette expérience, dépend d’elle-même, de ses intentions et demandes, de sa personnalité et de son caractère, de sa vision du monde, de ses particularités mentales et cognitives, de son expérience de vie et de sa préparation à un tel voyage. Les cérémonies révèlent à une personne ce qui est vraiment important pour elle de savoir. Chaque nouveau voyage chamanique ouvre quelque chose de nouveau et peut être complètement différent des précédents. En outre, les mêmes choses peuvent être vues de diverses manières, même au sein d’une seule cérémonie, à différents stades de la transe chamanique.

• Les états peuvent être purs et incroyablement beaux, où l’on ressent profondément qui l’on est et comprend sa vie, son sens et sa signification, où l’on perçoit clairement les événements en cours et le monde environnant, où l’on ressent une unité avec tout ce qui existe, où l’on touche à la véritable force et sagesse, bonheur et amour, où l’on ressent une liberté totale. Cela peut être décrit comme un éveil et un rappel de sa véritable nature, lorsque l’Ayahuasca démonte et reconstruit complètement, vous emmène dans un voyage à travers les labyrinthes du subconscient et les couches profondes de la mémoire, vous conduit vers la lumière et révèle l’infinité de l’Existence.
• Mais il peut aussi y avoir des états très durs, physiquement éprouvants, avec des surcharges psychologiques et informationnelles, en particulier lorsqu’on travaille sur une expérience de vie particulièrement lourde. Bien sûr, dans une véritable cérémonie chamanique, le chaman voit tout et contrôle, gère le processus et régule l’intensité de l’expérience des participants, mais cela reste parfois très difficile à traverser. Je me souviens qu’après ma deuxième cérémonie d’Ayahuasca, j’avais envie de rassembler mes affaires, acheter un billet de retour et quitter le Pérou pour ne jamais y revenir. Cette cérémonie m’avait terrifié, j’avais fait face à mes peurs et vécu la mort. Mais j’ai surmonté l’envie de fuir et décidé de continuer ce chemin, ce dont je suis très heureux, car tout cela a changé ma vie pour le mieux, et j’ai trouvé ce que je cherchais depuis si longtemps.

J’ai longuement réfléchi à la manière de décrire mon expérience personnelle des cérémonies et mes réflexions, et à la façon de structurer tout cela. J’ai écrit quelques récits sur ce que j’ai vu et compris, tant de mon expérience personnelle que de l’observation de diverses personnes avec qui j’ai participé aux cérémonies chamaniques d’Ayahuasca, de Peyotl et de champignons sacrés. Je vais commencer par des thèmes plus simples et progressivement aborder des sujets plus globaux.

Important : je décris principalement mon expérience personnelle et mes visions chamaniques. L’expérience de chaque personne lors d’une cérémonie est unique et inimitable, et vous pouvez voir quelque chose de tout à fait différent. Je partage mes moments personnels qui m’ont semblé particulièrement significatifs, et ce n’est qu’une partie de ce que j’ai vécu ; il y a beaucoup de choses dont je n’ai pas encore parlé.

Guérison du corps physique et travail sur les dépendances. Un peu sur les plantes médicinales.

J’ai vu comment cela fonctionne, et j’ai été impressionné par les capacités des chamans. Lors des cérémonies, j’ai bien observé comment les maladies se forment et se développent dans le corps humain. Chacune d’elles a ses propres causes et racines. Ce sont généralement des événements complexes et difficiles dans la vie d’une personne, des expériences négatives de toutes sortes et des problèmes psychologiques, des émotions négatives et des sentiments refoulés qui, au fil du temps, se transforment en maladies. Parfois, les maladies sont héréditaires, résultant des tragédies et de la douleur vécues par nos ancêtres. Bien sûr, le mode de vie d’une personne, une alimentation de mauvaise qualité, diverses mauvaises habitudes et dépendances conduisent souvent à des maladies.

Les chamans perçoivent et voient bien les maladies et leurs causes. Lors des cérémonies, ils utilisent diverses techniques de guérison, axées sur la purification de l’âme et du corps, et effectuent la majeure partie de leur travail au niveau spirituel. Ils « extraient » les maladies du corps, arrêtent les processus d’autodestruction et déclenchent des processus de guérison et de régénération. Dans certains cas, ils travaillent physiquement, par exemple en ajustant les organes, les os et les articulations. En même temps, l’Ayahuasca nettoie profondément la personne, y compris au niveau physique, ce qui s’accompagne parfois de vomissements et de diarrhée (mécanismes naturels de purification). Mais en même temps, une véritable guérison nécessite toujours un travail sérieux sur soi-même. Il est important de plonger profondément dans ses problèmes pour en voir les véritables causes et racines, et de corriger et revoir certains aspects de sa vie.

Dans mon cas, je n’avais pas de maladies graves. Mais j’avais quelques problèmes de santé qui me préoccupaient beaucoup. Pendant les cérémonies, j’ai très clairement vu les causes de ces problèmes et j’ai travaillé sérieusement sur eux. Les chamans m’ont soigné et m’ont préparé des plantes médicinales que j’ai prises. À la suite de ce traitement, certains de mes problèmes ont disparu et d’autres se sont améliorés. Mais ce que les cérémonies m’ont montré de plus significatif, c’est à quel point la santé de mon corps dépend de moi-même, à quel point c’est ma responsabilité. Elles m’ont montré ce qui détruit mon corps et l’affecte négativement, et ce qui le renforce et le rend plus fort. J’ai reçu beaucoup de recommandations sur ce que je pouvais changer dans mon mode de vie, mon alimentation, mon activité physique, mon entourage, même dans mes pensées et mes sentiments, pour être en meilleure santé, me sentir mieux et vivre plus longtemps. Mais l’une de mes erreurs sérieuses a été que, par la suite, dans la vie quotidienne, je ne suivais souvent pas ces recommandations et les oubliais. Ce n’est qu’avec le temps que j’ai vraiment compris leur valeur…

En plus des cérémonies avec l’Ayahuasca, une partie importante de la médecine traditionnelle amazonienne est l’utilisation de nombreuses autres plantes médicinales (et il y en a des milliers d’espèces au Pérou !). J’en ai essayé quelques-unes et j’aime particulièrement suivre des diètes chamaniques avec ces plantes. Une de mes deux préférées est la la Plante de la Vie (en espagnol – Planta de la Vida). Elle me remplit d’une énergie vitale douce particulière, m’apaise, m’aide beaucoup dans les cérémonies et me rend plus ouvert aux gens et au monde.

Une autre plante que j’aime beaucoup est le Chiric Sanango (lat. Brunfelsia grandiflora, appelé Mukapari en langue Shipibo). C’est une plante médicinale très puissante, elle guérit le système nerveux et les articulations, réduit les inflammations, et régénère profondément le corps. Pendant la diète, ces plantes montrent beaucoup de choses au niveau spirituel, ajustent la perception, et aident à mieux voir et ressentir. Elles permettent de percevoir clairement comment le monde extérieur influence l’état intérieur et comment l’état intérieur affecte le monde extérieur et les événements qui s’y produisent.

Je déconseille fortement de consommer ces plantes par soi-même. Chacune a son propre caractère, ses règles d’utilisation et son domaine d’application. Il est très important de savoir les utiliser correctement, sinon on peut se nuire gravement. Je peux donner un exemple frappant que tout le monde connaît — le Tabac. Pour de nombreuses tribus indigènes, il est considéré comme l’une des plantes les plus sacrées. Le tabac (et en particulier une de ses variétés, appelée Mapacho au Pérou) a des qualités particulières que les chamans utilisent dans leur travail. Mais une mauvaise utilisation de ce tabac peut avoir des effets destructeurs, asservir la personne, provoquer une forte dépendance et causer d’énormes dommages à la santé. J’ai ressenti cela moi-même ; quand on commence à fumer du tabac, il faut faire un effort considérable pour arrêter.

D’ailleurs, les pratiques chamaniques peuvent aussi aider à traiter les dépendances. Théoriquement, tout le monde connaît les méfaits de la consommation de drogues, de l’abus d’alcool, du sucre, etc. Mais les gens sous-estiment souvent l’impact négatif de divers types de dépendances sur leur vie, et ne réalisent pas leurs mauvaises habitudes (jusqu’à ce qu’ils soient confrontés à des conséquences graves). Les cérémonies les montrent de manière très visuelle, montrant exactement comment elles détruisent une personne, lui prennent son énergie, sa santé et son temps, et ce qu’elles peuvent entraîner à l’avenir. Elles montrent les raisons de leur apparition. Et dans la transe chamanique, on peut se débarrasser de nombreuses dépendances et corriger leurs effets négatifs. Mais le résultat de ce travail dépend toujours de la personne elle-même et de sa volonté. L’Ayahuasca et le chaman montreront le meilleur chemin et aideront à guérir, mais le choix revient toujours à la personne : continuer le processus d’autodestruction ou travailler sur soi pour choisir une vie meilleure.

Dans certains cas, la médecine moderne de notre civilisation est plus rapide et plus efficace. C’est pourquoi, en matière de santé, je considère que la meilleure approche consiste à combiner le chamanisme ancien et la médecine moderne.

Psychothérapie chamanique et guérison de la psyché. L’influence des expériences passées sur la vie d’une personne et la révision de ces expériences.

Je crois que pour ce qui est de l’aide psychologique et de l’amélioration de l’état mental, les cérémonies chamaniques sont extrêmement efficaces. De même que pour les maladies physiques, on peut plonger profondément dans l’essence des problèmes psychologiques existants, comprendre leurs véritables causes et les corriger. Il est possible de revoir sérieusement ses expériences de vie, de guérir des traumatismes psychologiques, de traiter des dépressions, d’éliminer divers types de peurs et d’angoisses, de corriger la perception déformée de soi-même et du monde qui nous entoure, et de relâcher les tensions musculaires et les blocages dans le corps. On peut véritablement se comprendre, comprendre ses sentiments, émotions et pensées, s’occuper de ce qui perturbe et voir des moyens efficaces de résoudre les problèmes.

Laissez-moi essayer de décrire comment cela se passe. D’un point de vue psychologique, les individus sont façonnés par leurs expériences de vie. Les êtres humains sont conçus de manière à ce que dès leur venue au monde, leur corps, leur cerveau et leur psychisme s’adaptent à ce monde et apprennent à y survivre. Ce processus est particulièrement intense durant l’enfance, lorsque le petit humain découvre le monde qui l’entoure et apprend les règles du jeu. L’enfant absorbe l’atmosphère qui l’entoure, forme des stratégies de pensée et de comportement, et pose les fondations de sa personnalité. Pendant l’enfance, il se forge une compréhension de qui il est et du monde qui l’entoure, et avec ce savoir, il avance dans la vie. Cela détermine en grande partie son destin.

Bien sûr, l’influence des expériences passées ne se limite pas à l’enfance. Le processus d’apprentissage et d’adaptation continue tout au long de la vie. À tout moment, des événements peuvent survenir qui deviendront traumatisants et laisseront une marque profonde. Mais c’est précisément de l’enfance que viennent beaucoup de problèmes psychologiques qui empêchent les gens de vivre, d’avancer avec assurance dans la vie, d’en profiter et de se sentir bien et paisibles. Souvent, ils sont plus difficiles à corriger et accompagnent souvent une personne tout au long de sa vie. Les personnes profondément traumatisées dans leur enfance ne réalisent souvent même pas leurs problèmes et vivent toute leur vie dans des états mentaux très sombres, dans une rancœur envers le monde et une lutte constante contre lui.

Comme je l’ai écrit au début, l’un de mes motifs était de trouver un outil qui m’aiderait à régler mes problèmes intérieurs qui m’empêchaient de vivre. Les cérémonies chamaniques se sont avérées être le meilleur des outils que j’ai essayés. Je n’ai rien rencontré de plus puissant. Une analogie m’est même venue : la psychologie, la psychanalyse, les différentes approches de la psychothérapie, c’est comme creuser doucement dans les couches de notre psychisme et de nos expériences passées avec une petite pelle d’enfant. Parfois, cela fonctionne et aide, mais assez lentement. Une cérémonie chamanique avec l’Ayahuasca ou le Peyotl, c’est comme faire venir une pelleteuse avec une grande benne, et nous pouvons travailler intensément sur de vastes volumes de notre contenu intérieur à une vitesse très élevée. Surtout si nous avons une intention sérieuse pour ce type de travail et que nous voulons vraiment résoudre nos problèmes.

Cela m’a beaucoup aidé. Je ne vais pas entrer dans les détails de mon histoire personnelle ni décrire les événements spécifiques. J’écrirai de manière aussi succincte et générale que possible, juste pour montrer comment cela a fonctionné dans mon cas. J’ai de bons parents, et ils m’ont donné tout ce qu’ils pouvaient dans les conditions de vie qu’ils avaient, et pour cela, je leur suis sincèrement reconnaissant. Mais mon enfance et ma jeunesse ont été très difficiles ; j’ai grandi dans une famille modeste, dans les provinces russes, dans une atmosphère assez agressive. Cela a conduit à une grande quantité de peurs, d’inquiétudes, de doutes, d’insécurités, d’états dépressifs et de sautes d’humeur. Le plus gros problème pour moi était que j’avais beaucoup de difficultés dans mes relations avec les autres. Souvent, interagir avec les gens, en particulier les inconnus, provoquait en moi de l’anxiété et de la tension. Cela me dérangeait beaucoup, et je voulais le corriger.

Lors des cérémonies chamaniques, j’ai résolu en grande partie ces problèmes. J’ai trouvé beaucoup plus de confort dans les interactions et les rencontres avec les gens. Je suis devenu plus ouvert et sincère dans mes échanges, et l’agressivité intérieure a disparu. Par moments, je parviens à ressentir et à comprendre clairement les gens, ce qui les motive, leur monde intérieur et leurs motivations. J’ai gardé une tendance à la solitude et un certain repli sur moi-même ; je n’aime pas trop les interactions nombreuses. Mais cela ne me dérange plus, je me sens beaucoup plus sûr de moi et plus calme que dans ma « vie passée », avant de connaître le chamanisme. Mon état psychologique s’est amélioré.

Cet effet a été rendu possible parce que les chamans ont une connaissance incroyablement profonde de la structure du psychisme humain et sont capables de le guérir à un niveau fondamental. Dans la transe chamanique, les défenses psychiques tombent et il se produit une ouverture complète de la mémoire ; des événements longtemps oubliés et la véritable histoire de vie reviennent. J’ai très clairement vu les relations de cause à effet de mes expériences passées et des événements suivants de ma vie, de mon état intérieur, de ma perception de moi-même, des autres et du monde qui m’entoure. J’ai appris comment ma personnalité humaine s’est formée depuis mon arrivée dans ce monde et comment je suis devenu la personne que je suis.

Je suis retourné dans divers événements de mon histoire personnelle et les ai revécus. Il s’agissait d’événements de ma vie d’adulte, de ma petite enfance, et même de la période prénatale. À ce propos, même à ce stade le plus précoce de la vie, une personne est capable de ressentir ce qui se passe autour d’elle, de percevoir les peurs et les inquiétudes de sa mère, et tout cela influence également sa vie future. Lors des cérémonies, l’immersion dans le passé est souvent accompagnée d’une vue extérieure, en tant qu’observateur neutre, où les causes et les effets deviennent clairs, ainsi que la motivation des participants aux événements et l’influence du passé sur l’avenir. Cela permet une nouvelle compréhension, la correction de ce qui a été perturbé, et la libération du fardeau du passé. Tout ce travail est précieux car, grâce à la révision du passé, on peut considérablement améliorer son présent et son avenir. Les cérémonies enseignent également comment découvrir sa force intérieure et comment, malgré les circonstances extérieures, rester en état de paix et d’équilibre.

Affronter ses peurs et les surmonter. La peur de la Mort.

La chose la plus effrayante que j’ai rencontrée dans mes voyages chamaniques, ce sont mes peurs. Dans la vie ordinaire, les peurs fonctionnent en quelque sorte en arrière-plan, devenant plus perceptibles lorsque l’objet de la peur s’approche, et moins perceptibles lorsqu’il est loin. L’Ayahuasca, en particulier au stade purificateur de la cérémonie, peut intensifier considérablement les peurs et y plonger complètement. Dans certains cas, la peur intense et la panique peuvent envahir toute la conscience de la personne à ces moments-là.

Le travail avec les peurs est une partie importante du travail chamanique. Il existe de nombreuses peurs : de la mort, de la maladie, de la douleur, de la perte d’un proche, de la pauvreté, de la folie, de la guerre, des catastrophes naturelles, des vols, de la hauteur, de l’inconnu, et bien d’autres encore. Les peurs sont naturelles et utiles ; elles aident les êtres vivants à survivre et à éviter le danger. Elles sont présentes chez tout le monde. Mais certaines de nos peurs peuvent gravement empoisonner notre existence, nuire à notre qualité de vie, et empêcher une personne de se développer et de mener une vie épanouie. Comme par exemple mes peurs dont j’ai parlé dans le récit précédent.

Dans une cérémonie chamanique, toutes les peurs deviennent visibles et tangibles ; on y plonge et on les vit. Mais cela ne se produit pas pour que l’on prenne peur et s’enfuie. Simplement, dans cet état, lorsque l’on voit bien que cela se trouve en soi, lorsque la peur est clairement perceptible, on peut en prendre pleinement conscience et en voir les causes. Chaque peur a sa propre origine et son histoire. Cela peut être des traumatismes psychologiques et des expériences négatives. Cela peut être des peurs très anciennes, comme la peur de la mort, la peur fondamentale et primordiale de l’humanité, qui a aidé les humains à survivre tout au long de l’histoire. En voyant et en comprenant la cause, en prenant pleinement conscience de sa peur, une personne peut apprendre à la surmonter, à s’en libérer ou à en réduire considérablement l’intensité.

Lorsque des peurs fortes me sont venues pendant les cérémonies, j’ai eu envie de m’enfuir, de trouver un moyen d’arrêter tout cela. Surtout au tout début de mon parcours, lorsque je ne comprenais pas encore comment cela fonctionnait. Il m’est même arrivé de sortir à l’extérieur de la salle cérémonielle, de m’asseoir entouré de lampes torches, de regarder la lumière pour rester en contact avec cette réalité, de lancer le chronomètre sur mon téléphone et de regarder les chiffres, espérant que tout se termine vite et que cet effroi prenne fin. Mais le soulagement venait quand je commençais à travailler avec ces peurs, à prendre conscience de ce qui se passait et à comprendre pourquoi je voyais tout cela. Comme les guides me l’ont souvent dit, il est important de se détendre, de se calmer, de laisser les choses se dérouler et de regarder attentivement pour voir ce que c’est vraiment. Dans cet état, j’ai eu de nombreuses illuminations, une compréhension de qui je suis vraiment, une profonde révision de ma relation à moi-même, aux autres et au monde. Après une telle expérience, la paix et le soulagement arrivaient dans ma vie. Je suis convaincu que cette confrontation avec mes peurs m’a rendu psychologiquement plus fort et plus courageux, et m’a appris à les surmonter.

Comme je l’ai déjà écrit, il est très important de vivre de telles expériences avec un véritable curandero, qui rend le voyage sûr et contrôle pleinement le processus. C’est un travail très délicat et responsable. Le soutien et l’aide du chaman, ainsi que le contact télépathique constant avec lui pendant la cérémonie, sont inestimables à ces moments-là. Dans une transe chamanique incontrôlée, une personne peut être confrontée à un volume si important de ses peurs et de son énergie négative intérieure qu’elle risque de se nuire psychiquement. Cela arrive parfois lors des « cérémonies » menées par des charlatans.

Plongée dans la mémoire ancestrale. L’influence de l’histoire sur les vies humaines. Sur la guerre.

Comme je l’ai déjà mentionné, lors des cérémonies d’Ayahuasca et avec d’autres plantes, il y a une ouverture de la mémoire, permettant de se souvenir d’événements longtemps oubliés et de sa véritable histoire de vie. Mais au-delà du personnel, il y a des niveaux de mémoire beaucoup plus profonds qui se dévoilent dans la transe chamanique.

Il s’agit de la mémoire ancestrale, la mémoire des Ancêtres. Je peux la décrire comme une immense base de données dans laquelle est enregistrée l’histoire de la vie de chaque individu, de chaque lignée, de chaque peuple, et de toute l’histoire humaine en général. Le plus étonnant, c’est que nous portons cette mémoire en nous, et dans des états de conscience particuliers, nous pouvons nous y connecter. J’ai vu très clairement les histoires de vie de différentes personnes, comment elles vivaient à différentes époques, ce qu’elles ressentaient, ce à quoi elles pensaient, ce qu’elles vivaient intérieurement, leurs aspirations et leur parcours. J’ai même vécu leur expérience, ce qui apporte beaucoup de compréhension sur les gens et développe l’empathie.

Plonger dans les couches profondes de la mémoire a une grande importance pratique, car les expériences de vie, les choix et les actions, les désirs et les rêves, les pensées et les mots de nos ancêtres continuent de vivre en nous, dans notre mémoire ancestrale et génétique. Nous accumulons en nous l’expérience des générations précédentes. Leur expérience détermine en grande partie notre chemin de vie et notre destin. Beaucoup de nos stratégies de comportement proviennent de nos ancêtres lointains, transmises de génération en génération (nous reproduisons le comportement de nos parents, nos parents reproduisent celui de leurs parents, et ainsi de suite). J’ai découvert des relations de cause à effet très profondes entre les événements de ma vie et ceux de mes ancêtres, et c’était incroyable ! Les chamans eux-mêmes ressentent profondément leur lignée, leurs ancêtres et leurs descendants, et connaissent bien l’histoire de leur lignée et de leur peuple.

Comme je voulais améliorer mon état et ma vie, j’ai d’abord vu le lourd passé historique de mes ancêtres qui m’influençait négativement. Je suis originaire de Russie, et lors des cérémonies chamaniques, les côtés sombres de l’histoire du peuple russe se sont ouverts à moi. Il y a là beaucoup de douleur, de tragédies, de chagrin, d’injustice, de violence et de crimes. Il s’agit :

• de l’époque du servage, avec une inégalité sociale extrême, où certains avaient tous les droits et privilèges, tandis que d’autres étaient des esclaves ;
• de la tyrannie, de la terreur et des répressions du pouvoir contre la population, des exécutions et des camps de travail ;
• de la dékoulakisation, où les biens des gens étaient confisqués ;
• des déportations forcées de peuples, de l’immigration forcée ;
• des révolutions et des guerres civiles ;
• des Première et Seconde Guerres mondiales avec des millions de victimes.

Ces événements sont associés à une violence extrême, à la faim et à la pauvreté, à la nécessité de survivre dans des conditions extrêmement difficiles, à un nombre immense de vies brisées. Bien entendu, tous ces événements historiques ont des causes profondes, à la base desquelles se trouvent des erreurs et des faiblesses humaines. J’ai eu des visions intéressantes sur la façon dont des événements apparemment petits et insignifiants donnent naissance à de grands conflits et guerres.

Le poids, la douleur, les peurs et les humiliations de ces événements sont profondément ancrés dans les gens. C’est de là que proviennent beaucoup de nos problèmes et maladies héréditaires, les racines de nombreuses maladies de notre société. Je suis convaincu que la situation actuelle difficile en Russie et l’état mental sombre des gens qui y vivent sont une conséquence directe de ces événements. C’est pourquoi il est important que les gens connaissent et se souviennent de leur véritable histoire, qu’ils la reconnaissent, qu’ils comprennent quelles erreurs ont conduit aux événements sombres du passé pour éviter leur répétition. Sinon, l’histoire a tendance à se répéter tant que la leçon n’est pas apprise.

Bien sûr, les événements que j’ai mentionnés ont impliqué divers peuples, grands et petits. Et dans l’ensemble, toute l’histoire de l’humanité est pleine de guerres et de moments sombres, beaucoup de peuples sont passés par là dans le passé ou y passent actuellement. Mais il m’a semblé pertinent d’écrire sur ces processus à travers l’exemple du peuple russe, car j’en fais partie et je ressens profondément tout ce dont j’écris. Lors des cérémonies chamaniques avec l’Ayahuasca, le Peyotl et les champignons, il est possible de voir et de comprendre cette expérience historique, d’en réaliser les causes, de revoir et de corriger les conséquences négatives. Devenir libre du fardeau du passé, éliminer les peurs et la douleur, et choisir un meilleur chemin de vie. Comme l’a dit un chaman au Mexique lors d’une grande cérémonie nocturne avec le cactus Peyotl, à travers ce travail, nous guérissons toute notre Lignée. Tous les changements qui transforment le monde commencent par nous-mêmes.

Évidemment, le passé sombre et lugubre n’est qu’une facette de l’expérience humaine. Il y en a beaucoup d’autres. Lors des cérémonies chamaniques, j’ai été témoin d’une immense quantité d’expériences positives et lumineuses, de la force personnelle des gens qui ont vécu avant nous. En tout temps, il y a eu des personnes qui aspiraient à quelque chose de mieux, à la connaissance et au développement, qui aidaient les autres et manifestaient les qualités humaines les plus lumineuses et les meilleures, qui surmontaient leurs faiblesses et corrigeaient leurs erreurs. Et malgré toutes les épreuves et les guerres, nos ancêtres ont survécu, se sont multipliés et nous ont donné la vie. D’eux nous vient leur sagesse et leur force, leurs capacités et leurs talents. Il me semble même que mon intérêt pour le chamanisme a des racines dans le passé. J’ai vu des personnes dans ma Lignée qui s’occupaient de guérison et de chamanisme. Bien sûr, il n’y a aucun moyen de vérifier l’exactitude de ces visions, ce sont des événements du passé lointain. Mais je crois que c’était ainsi.

Sur une perspective plus large, notre histoire détermine en grande partie notre vie. Le monde humain dans lequel nous vivons a été créé par ceux qui ont vécu avant nous et continue d’être façonné par nous…

Regard vers l’Avenir. Le Chemin et le Choix de l’Humanité. Naissance et Mort des civilisations. Vie sur d’autres planètes.

Lors des cérémonies, on peut travailler non seulement avec le passé et le présent, mais aussi avec l’avenir. Voir ses options possibles et ses tendances, prédire les événements, choisir pour soi le meilleur chemin. Bien sûr, cela peut et doit être fait même sans cérémonies, mais dans la transe chamanique, ces capacités sont grandement amplifiées, on peut voir loin en avant. Cela m’a aidé à trouver de nouvelles opportunités et à prendre des décisions importantes, tant pour les affaires que pour l’immigration dans un autre pays. Certaines de mes visions se sont réalisées de manière étonnamment précise. Mais il y en a eu beaucoup d’autres qui ne se sont pas réalisées.

Et en réfléchissant à l’avenir, je crois qu’il est impossible de le prédire avec certitude. Tous les êtres vivants possèdent le libre arbitre, et personne ne sait quels choix ils feront ni quelles conséquences ils entraîneront. Ce que j’aime beaucoup dans les cérémonies, c’est qu’on peut étudier des questions allant de l’échelle relativement petite de la vie d’une personne à des questions globales sur l’humanité, le monde et l’Univers. Et pour continuer sur le thème du passé de l’humanité, je voudrais écrire quelques mots sur son avenir.

J’ai vu que l’humanité suit un chemin destructeur. J’ai observé de nombreuses erreurs graves et des tendances négatives. Ce qui me vient à l’esprit : c’est la relation destructrice avec la nature et la pollution catastrophique de la planète ; c’est la concentration de trop de pouvoir entre les mains de quelques individus, l’abus de pouvoir, le déclenchement de guerres ; c’est la propagande et les manipulations de la société d’un côté, et l’ignorance, la désunion et l’indifférence de l’autre ; c’est la restriction des droits et libertés dans divers pays, la restriction de la liberté d’expression ; c’est l’utilisation inconsidérée des technologies modernes et de l’intelligence artificielle. Il y a beaucoup de ces moments et d’autres qui, dans l’ensemble, freinent fortement le développement de l’humanité, et à long terme, peuvent conduire à des conséquences irréparables, à de grandes guerres et des catastrophes écologiques mondiales, à une baisse significative de la qualité et du niveau de vie des gens, à leur dégradation, et finalement – au déclin de l’humanité. Jusqu’à ce qu’elle puisse périr si elle ne mûrit pas à temps, si elle ne devient pas plus raisonnable et consciente.

En même temps, je pense que notre civilisation humaine n’est probablement pas la première sur Terre. Il est probable qu’il y ait même eu des civilisations plus avancées, dont l’existence possible est attestée par des constructions anciennes qui subsistent en certains endroits de notre planète. Il serait intéressant de savoir quel était leur chemin et ce qu’il est advenu d’elles ?

Et chaque civilisation (comme chaque individu, lignée, peuple, chaque pays, et même chaque planète, étoile, système stellaire, galaxie, etc.) a son cycle de vie, naît et meurt, connaît des périodes d’ascension et de déclin. Tout comme la naissance et la mort d’une personne, la naissance et la mort d’une civilisation sont des processus naturels. Quel sera le chemin de notre civilisation humaine et quelle en sera la durée dépend du choix de chaque individu. Car les choix de tous les individus forment le choix de toute l’humanité. Chacun contribue au développement ou à la destruction de ce monde et porte une part de responsabilité pour ce qui se passe sur notre planète. Les humains ont le libre choix, et chacun fait sa part dans ce monde, pour notre avenir commun.

En allant au-delà de notre planète, j’ai eu des visions intéressantes sur la manière dont la vie dans l’Univers se manifeste dans une diversité infinie de formes et de voies de développement des êtres vivants. Après les cérémonies, je regardais parfois les étoiles dans le ciel et je comprenais qu’il y a de la vie là-bas. Dans cet état, c’est une expérience très belle et mystique, on ressent combien le monde qui nous entoure est incroyablement vaste. Et même la planète Terre, qui est notre maison et qui nous semble très grande, n’est qu’une goutte dans l’océan de l’univers. Les systèmes stellaires sont si éloignés les uns des autres pour permettre le développement libre de la vie dans différents mondes.

Bien sûr, il n’existe actuellement aucun moyen de vérifier concrètement si la vie extraterrestre existe. Même si l’humanité tente des efforts en ce sens. Mais elle le saura sans doute vraiment que lorsqu’elle construira des vaisseaux spatiaux interstellaires et partira pour un long voyage. Et j’espère que l’humanité choisira la voie du développement des technologies créatives et saura les utiliser à bon escient. Car dans l’ensemble, avec le progrès technologique, l’humanité, malheureusement, acquiert de plus en plus de moyens de s’autodétruire. Comme exemple le plus évident : une guerre nucléaire, en raison du fait que trop de pouvoir est entre les mains des mauvaises personnes. Ou à cause de la poursuite d’expérimentations sur la création de virus modifiés, dont les conséquences ont été ressenties récemment par toute l’humanité.

La réalité spirituelle de notre monde et un contact profond avec la Nature. Tatewari, le grand-père Feu.

Je vais également partager mon expérience de communication avec le monde spirituel et les esprits. Voici comment je le vois et le ressens personnellement.

Il y a, bien sûr, le point de vue matérialiste qui soutient que les esprits et les forces supérieures n’existent tout simplement pas. D’un autre côté, les gens, à travers les âges, ont entretenu et continuent de nourrir diverses croyances en des forces surnaturelles, qui n’existent pas réellement. Souvent, ces croyances ne sont que le fruit de l’imagination de quelqu’un, un moyen simple d’expliquer la complexité du monde. Mais en même temps, j’ai vu et ressenti les forces spirituelles qui existent réellement dans notre monde. Ce sont les forces de la Nature, d’où nous sommes tous issus. Elle aussi est intelligente. Et dans des états de conscience particuliers (méditation profonde ou transe chamanique), nous pouvons communiquer avec elle.

Au début, cela m’effrayait même, quand je buvais de l’Ayahuasca, des esprits venaient à moi, et je comprenais que je pouvais communiquer pleinement avec eux. Car j’étais habitué à parler uniquement avec des humains. Et là, je me retrouvais face à une force vivante et intelligente, qui de plus connaissait tout de moi, connaissait toute mon histoire de vie, savait pourquoi et pour quoi je venais à elle. Et cette force intelligente a répondu de manière très simple et compréhensible à toutes mes questions, y compris celles que je me posais toute ma vie consciente…

Ainsi, la réalité spirituelle de notre monde m’a été révélée, incroyablement belle et vivante. Je perçois ces forces comme une sorte de conscience collective, une sagesse ancienne, mais en même temps, je vois et ressens différentes composantes :

• Premièrement, il y a les esprits des plantes. Les plantes sont vivantes et ont leur propre conscience (j’ai été très surpris quand je l’ai compris). Dans la tradition chamanique, elles sont appelées plantes-enseignantes, car elles peuvent enseigner. Chaque espèce a son esprit, qui porte en lui ses connaissances et ses énergies. Ce sont d’elles que les chamans apprenaient comment se soigner avec ces plantes, comment travailler correctement avec elles. Car elles-mêmes peuvent le montrer. Lorsque j’ai suivi des diètes chamaniques avec les plantes, j’ai vu très clairement ce que chacune faisait exactement et j’ai reçu des recommandations concrètes et détaillées sur la manière de travailler avec elles.
• Deuxièmement, il y a les esprits des animaux qui viennent dans la transe chamanique. Lors des cérémonies d’Ayahuasca au Pérou, je vois beaucoup de Serpents, et la liane d’Ayahuasca elle-même apparaît souvent sous la forme d’un Serpent. Lors des cérémonies mexicaines avec le Peyotl, l’esprit du Cerf apparaît souvent. Je vois souvent l’Aigle et le Jaguar, et je ressens un lien avec eux. Je vois moins souvent d’autres animaux. Chacun d’eux porte sa force et son énergie, que l’on peut bien ressentir et comprendre. On peut se connecter et s’identifier à cette force. J’ai été l’Aigle, planant au-dessus de la jungle et voyant tout depuis une grande hauteur. J’ai été le Jaguar, un chasseur fort et rapide, qui se déplaçait dans la jungle. Et c’est probablement ce type d’expérience qui est à l’origine des croyances de différents peuples en des animaux totems et des mythes sur la possibilité de transformation d’un humain en divers animaux. Cette transformation est possible, mais pas physiquement, au niveau de la conscience. Cela a été une expérience étonnante pour moi lorsque j’ai ressenti et compris ce que c’est que d’être un animal.
• Troisièmement, non seulement les plantes et les animaux ont une essence spirituelle, mais aussi les phénomènes naturels, tout ce qui nous entoure. Je crois qu’il est possible de communiquer avec les esprits des rivières et des lacs, des mers et des océans, des montagnes et des forêts. Et bien sûr, avec l’esprit de la planète Terre elle-même, qui nous donne la vie et qui, dans la transe chamanique, est également perçue comme un être vivant avec sa propre conscience.
• Quatrièmement, il y a des esprits qui se trouvent au-delà de notre monde terrestre. J’ai rencontré là-bas des forces cosmiques puissantes, j’ai vu comment elles sont liées à notre planète. Mais je n’ai pas encore réussi à trouver une description significative pour ces visions. J’ai vu comment ces forces créent des mondes et les peuplent de vie… Et je vois qu’il est possible de communiquer même avec les étoiles, car notre conscience, par sa nature, n’a pas de limites.

Bien sûr, lors des cérémonies chamaniques, les gens voient beaucoup d’images différentes. Cela peut être n’importe qui ou n’importe quoi : des plantes, des personnes et des animaux, des monstres et des extraterrestres, des anges et des démons. Mais cela ne signifie pas que tout ce qui est vu existe réellement. Le plus souvent, ces images proviennent du monde intérieur de la personne, de ses souvenirs, de son inconscient, de son imagination. Parfois, il peut s’agir d’une sorte de langage visuel à travers lequel quelque chose d’important est montré ou raconté à la personne. En même temps, je ressens un contact réel avec des forces intelligentes ayant leur propre conscience. Cela diffère grandement de lorsque je vois simplement des images. Mais je ne sais pas encore comment exprimer cette différence en mots. Avec la pratique vient la capacité de s’orienter dans le monde spirituel, de comprendre ce que l’on voit et ce qui se passe.

Je veux écrire séparément sur l’esprit du Feu 🔥. Pour moi, le rencontrer a été l’une des expériences les plus précieuses et puissantes. J’ai fait connaissance avec le Feu lors des cérémonies de peyotl au Mexique, qui se déroulent autour d’un feu de camp. Le Feu possède une grande force et une grande sagesse, il transforme tout ce qui est négatif en nous, il enseigne à ne pas craindre et à ne pas juger. En essence, le Feu est sacré pour l’homme, car l’homme est lié au Feu depuis les temps les plus anciens. Grâce à lui, les gens se protégeaient du froid et des animaux sauvages, cuisinaient des aliments, créaient des outils et de la poterie. Le Feu éclairait le chemin de l’homme dans l’obscurité de ce monde, l’aidait à ne pas se perdre dans les ténèbres.

Les indigènes de la tribu Huichol l’appellent le grand-père Tatewari. Il m’a montré beaucoup de choses sur l’homme et son chemin d’évolution.

Dans la vie quotidienne, je pratique parfois des méditations avec le Feu. Par moments, je ressens fortement sa force, je sens comment il me soutient. Et à plusieurs reprises, dans des situations de vie difficiles, j’ai reçu de lui des réponses très claires. Elles ne m’ont pas toujours plu. Mais elles étaient vraies… Je pense que chacun peut essayer de faire une telle méditation s’il le souhaite. Il suffit simplement d’allumer un feu et de s’adresser mentalement à lui, demander de l’aide, avoir l’intention d’accepter cette aide et de se connecter à cette force. Se détendre et observer calmement les pensées et les images qui émergent dans l’esprit, se regarder soi-même et ce qui se passe.

Immortalité et états supérieurs de Conscience. À propos de la Vie après la Mort et du grand jeu auquel nous jouons tous.

En continuant sur le thème de l’essence spirituelle de notre monde, je vais parler de la conscience humaine. Probablement, ce que j’écrirai ici a été la découverte la plus importante pour moi lors des cérémonies chamaniques.

Je pense que chaque personne s’est demandé un jour s’il existe une vie après la mort. Où ira-t-elle et que lui arrivera-t-il ? Ou bien, n’y aura-t-il simplement plus rien ? Je me suis moi-même posé cette question pour la première fois dans mon enfance, après le décès d’un parent. Cela me semblait étrange et incompréhensible que je sois, que je vive et existe, et qu’ensuite je meure soudainement et cesse d’exister. Quel en est le sens, pourquoi tout cela ? Les cérémonies chamaniques m’ont montré comment cela fonctionne.

En transe chamanique, j’ai vécu la mort et vu ce qui suit. Ce furent des expériences très effrayantes pour moi (surtout au début), où je mourais de manière très réaliste et pensais être mort, me séparant complètement de mon corps et de la personnalité familière à moi-même. Et il y a eu des moments très calmes et apaisants, où je regardais mon corps, mes mains, mes jambes, et comprenais que tout cela m’appartient temporairement. Le temps passera, ce corps mourra, il ne restera que des os, puis plus rien du tout. Et bien que cela soit inévitable et que ce soit ainsi que ce monde est structuré, je n’y voyais rien de tragique ou de dramatique. Le « Moi » ressentait clairement, le « Moi » continuerait d’exister, ma conscience ne mourrait pas, et tous les êtres vivants sont dans un flux infini de vie. Et la mort est une partie du processus de la vie, une des transformations que notre conscience traverse dans le processus de connaissance de l’Univers. Le « Moi » entre guillemets, car dans une transe chamanique profonde, la perception de soi est… différente.

Je vois notre conscience (on peut l’appeler esprit ou âme) comme une lumière, une énergie consciente d’elle-même, une force qui rend les humains et autres êtres vivants. Et notre corps humain, notre cerveau, ne sont que des conduits de cette force dans le monde physique. Quand le corps meurt, la conscience se sépare et passe à un autre niveau d’existence. Par nature, elle est immortelle, elle ne peut pas mourir. Mais en même temps, cette conscience n’appartient pas à notre personnalité humaine. Elle fait partie de la conscience cosmique universelle, et comme des gouttes dans l’océan, les âmes humaines font partie de ce grand océan. Les expériences les plus puissantes pour moi ont été les moments de dissolution dans cet océan de vie, la fusion avec cette conscience cosmique universelle.

J’ai vécu ces états sous diverses formes. Mais tous ont été pour moi d’une grande beauté et majesté. C’est une sensation indescriptible de liberté totale et de pure conscience. Je ressentais un lien direct avec la source de la vie, l’endroit d’où la vie a émané et d’où elle est venue, avec des vagues d’énergie vivifiante et guérissante émanant de là. La vie humaine y est perçue depuis un point de vue très élevé, comme un très petit fragment dans ce vaste monde et ce flux de vie ; les vies de différentes personnes, vivantes ou déjà disparues, sont comprises et perçues, ainsi que l’histoire humaine dans son ensemble. On voit l’énergie qui compose notre monde et comment notre intention crée la réalité. La vie apparaît comme un grand jeu, une réalité virtuelle, dans laquelle notre conscience s’immerge pour une courte durée afin d’acquérir de l’expérience. On acquiert une compréhension profonde du sens de la vie, de son infinité, de ce qu’est l’Univers et comment il est organisé.

Il y a eu des moments où, dans ces états, je me sentais si bien et paisible, et je me sentais vraiment chez moi, que je ne voulais pas revenir dans mon corps physique et cette réalité. Mais je me souvenais des proches, de mes affaires et objectifs dans ce monde, de tout ce que je n’avais pas encore fait et des nombreuses possibilités que ce monde offre. Et je revenais, avec la compréhension que la vie humaine est finie et en réalité passe rapidement, et quand mon corps mourra, je retournerai là d’où je suis venu. En attendant, je suis ici pour vivre, avancer, surmonter toutes les difficultés, m’améliorer ainsi que ma vie, aider les autres et profiter de la beauté de ce monde.

Cependant, je ne peux pas dire que je comprends bien le chemin de la conscience humaine après la mort physique. Cela peut être vu comme une compréhension que la personnalité humaine que nous connaissons meurt néanmoins. Le souvenir d’elle reste gravé dans la mémoire de l’Univers, mais la conscience subit des transformations significatives. Une personne rencontre tout son contenu intérieur, toute son expérience humaine et revoit son chemin de vie. Et la manière dont ce processus se déroulera pour la personne — paisible et lumineux ou tourmenté et lourd — dépend de qui elle a été, comment elle a vécu, quels choix elle a faits et quelles actions elle a posées. L’idée de paradis et d’enfer est une représentation religieuse très simplifiée de cela. Les personnes qui ont causé de la douleur et de la souffrance aux autres répondront de leurs actes, que ce soit de leur vivant ou après la mort. Le karma existe, et en fin de compte, tout s’équilibre. Mais parfois, il faut beaucoup de temps pour cela…

Quant au chemin ultérieur de la conscience, je n’ai pas encore réussi à le comprendre ou à le décrire. Il reste pour moi un grand mystère de savoir quelle partie de mon expérience humaine j’emporterai là-bas avec moi ? Et même si j’emporterai quelque chose, ou si la mort sera une fusion complète avec l’éternité ? Car en essence, nous sommes tous des parties d’un tout. Mais en même temps, je comprends que c’est important pour moi de reconnaître mon individualité. Et je ne sais pas encore comment cela se passera, mais je suis sûr que je résoudrai ce mystère quand le moment viendra. La mort est toujours à nos côtés, et nous la rencontrerons tous. Mais il n’y a rien de terrible à cela. Et tant que nous vivons, nous pouvons encore faire beaucoup… Et parfois, il est utile de se rappeler que notre temps est limité, pour ne pas le gaspiller en vain.

Épilogue. Je pense qu’il est important de préserver cette Connaissance inestimable.

J’aimerais parler de beaucoup d’autres choses, mais je ne sais pas encore comment les exprimer avec des mots. De plus, le texte est déjà beaucoup plus long que ce que j’avais initialement prévu. Intéressant, quelqu’un l’a-t-il lu en entier ? Vous pouvez laisser un commentaire (le formulaire sera ci-dessous), c’est la première fois que j’écris sur ce sujet et j’aimerais recevoir des retours. 🙂

En conclusion, après une rencontre proche avec le chamanisme, je ne pouvais plus vivre comme avant. Beaucoup de choses ont commencé à changer dans ma vie, et certaines ont même changé d’une manière magique. Mais dans l’état normal, la majeure partie de ce qui a été vu est oubliée, et des efforts sont nécessaires pour appliquer ces connaissances dans la pratique. Mes notes, que je prends à chaque cérémonie, m’aident dans ce processus. J’essaie de suivre le chemin que j’ai choisi pour moi dans mes voyages chamaniques. Mais pour l’instant, je n’arrive pas à tout réaliser. Il y a toujours du travail à faire, des domaines dans lesquels s’améliorer, des leçons à apprendre ; la vie continue d’apporter de nouvelles histoires et épreuves, de nouvelles erreurs se produisent et les anciennes se répètent. Le processus de connaissance et d’acquisition d’expérience de vie est infini, il ne se termine jamais et n’a pas de point final. Et je suis très reconnaissant aux Chamans pour le nouveau monde qu’ils m’ont montré ✨.

Possibilité de soutenir mon projet. À propos des recommandations pour choisir des chamans et des guides.

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